En plus, faut les couper
Trouver une source d’azote biologique pour nos jardins en début de saison peut s’avérer difficile. Le purin d’ortie en est une bonne source mais nous sommes nous-même de bons producteurTRICEs grâce à nos cheveux. En effet, ceux-ci en contiendraient jusqu’à 16% comparativement à 0,3% pour le fumier de bovin. De plus, la ressource est abondante. Par exemple, unE coifeurSE ayant en moyenne 150 clientEs par mois « produirait » environ 100 kg de cheveux. Autre avantage horticole, les cheveux répandus dans nos jardins, préalablement coupés en quatre, évidemment, repousseraient certains rongeurs.
Déjà bien utiles pour notre apparence personnelle, ils sont aussi utilisés pour faire des perruques et des extensions capillaires. Ils servent de plus, lors de déversements de pétrole car ils absorbent jusqu’à 8 fois leur volume en hydrocarbures tout en étant réutilisables car on peut les… laver. On fait aussi des essais en construction : 2% de cheveux ajoutés au béton, le renforce de 20% en traction. Il faut maintenant se trouver un salon de coiffure qui soit accessible.
Portez le deuil de la rose
Mauvaise nouvelle pour les amateurEs de tomate rose : l’arrêt de mort de la tomate Makari vient d’être signé. Son producteur a cessé d’offrir la variété en 2020 sans avertir ses clients. Il semble que les ventes de sachets aient diminué sous le seuil de rentabilité. Pourquoi l’aimait-on ? C’est que la « sucrosité » de cette douce tomate rose hybride atteignait 60 Brix alors que celle atteinte par la meilleure tomate rouge est de 40 Brix. Rappelons qu’ un degré Brix équivaut à 1 gramme de sucre pour 100 grammes de matière (Wikipédia) »
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Brix
https://www.laterre.ca/actualites/cultures/la-tomate-rose-telle-quon-la-connait-vouee-a-disparaitre
Cette année, la mode est au vert
Les fruits viennent au secours de la mode comme matière première dans la production de nouveaux cuirs végétaux écologiques. Les résidus de transformation de pelures et cœurs de pommes, de pelures de mangues et d’ananas sont déjà mis au travail pour produire des recouvrements de meubles, des manteaux, des chaussures de sport. Même les fameuses bottes iconiques Doc Martens des années 80 en sortent transformées. Par exemple, les feuilles de seize ananas se transforment en 1 m2 de cuir écologique. Dans une autre catégorie, c’est la rhubarbe qu’on a introduit dans les rayons de la parfumerie : un petit goût de jardin sur votre peau !
Par exemple, les vignes bien adaptées au climat relativement frais du XIXème siècle deviennent fragiles face aux réchauffements du climat d’aujourd’hui. En France, les vignes gagnent du terrain au nord alors qu’elles disparaissent au sud où elles ne sont plus adaptées à leur environnement. Notez que cela améliore les chances du Québec de produire des vins à l’aide de cépages plus prestigieux dont la fraîcheur du climat nous privait jusqu’alors.
Mais, si les semences d’un fruit sont stériles, d’où viennent celles que l’on nous vend pour la culture dans nos jardins ? Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est par un croisement standard et sans intervention génétique que le melon d’eau parthénocarpique par exemple est propagé par des semences issues du croisement entre un parent diploïde et un parent tétraploïde afin de produire des graines triploïdes[1]. Houlà !
Voici les principaux fruits parthénocarpiques de la planète : banane, melon d’eau, raisin, concombre anglais[2],orange Navel, pamplemousse, papaye, kaki et figue. Ces fruits sans pépins ont de plus en plus la cote partout dans le monde. Admettez l’avantage de la chose, car il est quelque peu choquant en société de recracher ces noyaux, même discrètement, dans le creux de sa main.
Dans le cas des figuiers parthénocarpiques, c’est la fraîcheur du climat qui empêche les guêpes fécondatrices exclusives à leurs variétés végétales standards de faire leur travail. Ce n’est pas une découverte récente car l’être humain a su repérer cette variété sans noyaux pour s’en nourrir depuis plus de 11 200 ans. Un peu plus récemment, la vigne Cabernet Sauvignon issue du croisement entre le Cabernet franc et le Sauvignon blanc a commencé à envahir la Gascogne et la Bourgogne, puis la Californie, l’Australie et le Chili, pour notre plus grand plaisir.
Maintenant, vous pourrez déguster en toute connaissance de cause un de ces melons d’eau parthénocarpiques en société sans vous salir les mains. Bonne dégustation !
Notes
1La « ploïdie » est le nombre d’exemplaires de jeux complets des chromosomes du génome de ce type d’organisme dans une cellule donnée ou dans les cellules d’un organisme. Ici dans l’exemple du melon d’eau, de deux(di), trois(tri) ou quatre(tétra) exemplaires. Multiplier le nombre de jeux de chromosomes dans une plante favorise une meilleure expression de certaines qualités désirées (« sucrosité », grosseur des fruits, etc.) et fait parfois augmenter leur résistance aux conditions climatiques comme la sécheresse ou les températures extrêmes.
2Notez que votre volonté d’avoir de beaux concombres anglais peut se heurter au fait que ces fruits parthénocarpiques ne doivent pas être fécondés dans votre jardin sous peine d’obtenir des fruits difformes. Les plus beaux concombres anglais proviennent de serres sans pollinisateurs. C’est la situation inverse des autres fruits non-parthénocarpiques dont les fleurs doivent être presque sur-pollinisées. Une fleur de maïs bien pollinisée donne des épis au grains au rangées bien remplies et bien alignées. Merci les abeilles !
Vérité ou mensonge, à vous d’en faire l’essai. Sachez toutefois qu’un certain nombre d’assertions antiques sur les végétaux se sont révélées justes face aux avancées de la science quant aux résultats obtenus. Le saule, utilisé depuis des millénaires par les amérindiens et les chinois par exemple, nous a donné le médicament le plus utilisé sur la planète contre la douleur, l’aspirine. Pas sexy le saule, mais très pratique.
Les êtres humains consomment des végétaux depuis des temps immémoriaux. Cependant, c’est seulement depuis 12 000 ans qu’ils en ont commencé la culture et, depuis quelques siècles qu’ìls se transmettent par écrit les bons mots et la sagesse populaire qui les accompagnent. La Grèce, comme culture de transmission orale, a codifié cette sagesse par des aphorismes rimés devenus des astuces mnémotechniques à travers de théories médicales comme celle des signatures. Par exemple, consommer les cerneaux de la noix de Grenoble ressemblant aux hémisphères cérébraux devraient être bénéfiques à ceux-ci, de même que les plantes aux feuilles en forme de cœur, de poumon, ou de foie soigneraient les maladies des organes correspondants. Comme Hippocrate, le père de la médecine, l’affirmait déjà au Vème siècle av. J. -C. : « Que ton aliment soit ton médicament ». Écoutons-le donc alors, et faisons pousser nos remèdes dans nos jardins.
Voici quelques exemples pour vous mettre en appétit.
Les légumes se dévoilent
À la base, tous les légumes commencent leur existence dans la terre. Notre premier coup d’œil va donc, ainsi, à l’asperge qui surgit du sol vers le ciel… ou vers notre assiette. Sa forme particulière nous rappelle vaguement quelque chose. Les anciens grecs lui attribuaient des vertus aphrodisiaques, ne serait-ce que par sa forme phallique associée à la puissance sexuelle et donc, on la conseillait pour renforcer les appétits virils. Ils avaient raison, car on a découvert depuis qu’elle serait un stimulant de la testostérone, une hormone sexuelle mâle.
Après une certaine absence (une certaine abstinence diront certains) pendant le moyen-âge dûe à l’anathème jeté sur elle par l’église catholique pour cause d’incitation à la débauche, l’asperge redevient à la mode. Les rois de France en faisant l’usage immodéré, tout le monde en veut… Une certaine concubine royale sous Louis XIV la qualifiait même « d’invitation à l’amour ». C’était peut-être pousser un peu trop loin mais, plus tard, au XIXème siècle, on entendait souvent l’expression Aller aux asperges, qui signifiait faire le trottoir, se prostituer. De l’abstinence à la débauche, en moins d’un siècle.
L’époque moderne, si elle est moins suggestive, n’en est pas moins plus visuelle.À preuve, le grand cinéaste anglais du suspense, Alfred Hitchcock, y va d’un commentaire bien personnel : « Un meurtre sans des ciseaux qui brillent est comme des asperges sans sauce hollandaise » ! Pour ma part, je prends maintenant ma douche avec une cotte de mailles. Aux ciseaux brillants, toutefois, j’aime mieux la jolie interrogation de Jules Renard : « Qu’est notre imagination, comparée à celle d’un enfant qui veut faire un chemin de fer avec des asperges ? »
Continuons maintenant notre exploration par le légume souterrain par excellence, la pomme de terre. Elle se serait vue attribuer des pouvoirs aphrodisiaques en débarquant en Europe au XVIIIème siècle mais, même en cette époque crédule, peu y ont cru. Lâche pas la patate, être dans les patates, avoir le nez en patate ne réfère sûrement pas à un discours enflammé entendu sous le balcon de la belle Roxanne mais, peut-être à la tirade de Cyrano (…un roc, un pic, un cap, que dis-je…? Une péninsule), ne se rapporte-t-elle seulement qu’à son nez ?
Si les français associaient peu ce tubercule à l’amour, pour les irlandais qui l’adoptèrent en même temps et de grand cœur, l’amour est littéralement inséré entre sa chair et sa pelure : « Quand il y a de l’amour, il n’est pas difficile de couper la pomme de terre en deux. ». Tellement romantique !
Consommer des pommes de terre toute la nuit (!), peut avoir des conséquences quelques mois plus tard… On sait depuis fort longtemps que : « Les filles naissent dans les roses, les garçons dans les choux » mais pourquoi les roses, pourquoi les choux ? C’est un peu nébuleux. Selon l’histoire de la guerre de Troie, il semblerait que lorsque le roi Agamemnon fût parti à la guerre, son épouse Clytemnestre accoucha de quadruplés, trois filles et un garçon. Les filles furent enveloppées dans des pétales de rose, considérées délicatement féminines, et le garçon dans des feuilles de choux, plus viriles. Les choux , en tout cas, ont l’avantage d’avoir plus d’espace pour accueillir les nouveaux-nés.
Et si on se faisait une petite salade ?
Les grecs estimaient que la laitue, à l’inverse de plusieurs autres légumes, permettait de triompher des tentations érotiques grâce à son latex contenant un narcotique naturel apparenté à celui de l’opium. La laitue nous amène bien à l’horizontale mais avec un bruit suspect : le ronflement. À éviter lors de votre lune de miel !
Au moyen-âge, toujours selon la théorie des signatures, on soutenait que la laitue, encore par son latex, augmentait la production de lait chez la nourrice. Nous attendons les commentaires des nouvelles mamans qui aimeraient expérimenter la chose. Au niveau agricole, la consommation de laitue serait aussi une manière totalement naturelle d’augmenter la production laitière chez nos bovins et d’éviter d’utiliser des hormones de croissance. Par souci d’éviter les appropriations culturelles, nous avons demandé, après la traite du soir, quelle était la vinaigrette préférée de Blanchette, de la coopérative laitière La moustache blanche. Elle nous a répondu par un Meeeuuuh très catégorique laissant tout de même place à beaucoup d’interprétation…
Regardons les solanacées
Les piments semblent avoir gagné leurs galons proverbiaux dans les pays tropicaux, là où la chaleur du soleil peut être directement transmise à nos sens. Ce n’est toutefois pas une vraie brûlure mais bien une sensation sur nos papilles définie par l’échelle de Scoville dont le blog spécialisé Carolepiceline nous donne une définition :
Créée par le pharmacien Wilbur Scoville, l’échelle de Scoville est utilisée comme un étalon pour établir un classement des piments à partir de la quantité de capsaïcine, la molécule qui donne sa force au piment, contenue dans ce dernier. Pour déterminer le classement d’un piment sur l’échelle de Scoville, on observait quelle était la dilution nécessaire dans l’eau pour que la sensation de brûlure provoquée par le piment disparaisse. Concrètement, si un piment a une valeur référence de 1000 sur l’échelle de piment de Scoville cela veut dire que le piment doit être dilué 1000 fois pour que sa force soit imperceptible.
Le piment le plus piquant du monde est, pour le moment, le Carolina Reaper qui titre à 16 000 000 unités Scoville. Préparez une piscine olympique pleine de lait avant la dégustation ! Merci à Blanchette pour sa participation, on lui envoie tout de suite un cageot de délicieuses laitues Batavia en récompense. Originaire de la Bolivie, le piment s’est répandu jusqu’au nord du Mexique et depuis le VIIIème siècle les Aztèques lui prêtaient des vertus aphrodisiaques. Selon la science moderne, ce serait lorsqu’il est consommé en grande quantité que le piment provoque l’émission d’endorphine (un euphorisant) dans notre cerveau mais on peut poser la question : quelle est la dose qui provoque la sensation de douleur et celle qui provoque la sensation de plaisir ? Meeuuuh ? s’est, quant à elle, inquiétée une de nos fidèles lectrices.
Au Mali, petit ou gros piment, on n’a pas peur de la comparaison : La petitesse du piment n’empêche pas qu’il soit piquant. Faudrait-il faire l’analogie avec la fameuse Corvette : Gros piment, petit piquant ? Peut-être. En Côte-d’Ivoire, les gens sont un peu plus directs : C’est dans ma bouche que tu veux manger ton piment. Ne mentez pas : vous avez pensé à quelques baisers avec la langue mais l’adage signifie plutôt qu’on veut pousser quelqu’un au commérage. De ce côté-ci de l’atlantique, on peut penser qu’en Haïti, le piment a déteint sur les mœurs électorales et qu’on y mêle politique et gastronomie : Une élection sans fraude, c’est un court-bouillon sans piment. Mumm ! Ça laisse un petit goût électoraliste…
Notez au passage que le poivron doux est complètement laissé de côté par l’histoire de la paillasse et ne poursuit son petit bonhomme de chemin qu’à la cuisine où son côté sucré fait tout de même notre plaisir.
Arrivée des Indes mystérieuses en Europe, en passant par l’Arabie heureuse des mille et une nuits, la sombre aubergine ne pouvait que susciter la curiosité et la méfiance. À cause de sa signature chaude, les apothicaires considéraient que les mâles qui consommaient de l’aubergine acquéraient des ardeurs gaillardes dont il fallait fort se méfier. Au Japon cependant, les variétés aux formes rondes étaient synonymes de féminité et « rêver à trois aubergines » serait synonyme, non pas d’orgie, mais de bonheur.
Autre solanacée, la tomate. Ce serait un légume très timide qui rougirait en prenant des formes. Le seul conseil hortico-humoristique que j’ai pu dénicher est, par pudicité, de ne pas faire pousser des tomates devant vos courgettes car, celles-ci se récoltant avant leur pleine maturité, deviendraient par anticipation alors rapidement trop… imposantes. Enfin, on peut y aller selon ses préférences. Pour le Jardinier Paresseux, une courgette de 6 à 8 pouces à la récolte serait un idéal à ne pas dépasser.
Quant aux expressions « Rouge comme une tomate » et « Envoyer des tomates pourries », elles se passent très bien d’explication, surtout en période électorale. Terminons l’examen de ce légume, euh, de ce fruit sur un trait d’humour de Philippe Geluck, bédéiste de son état : Quel est le point commun entre un robot et une sauce à spaghetti ? Réponse : Ils sont tous les deux automates.
Continuons avec les concombres…
Originaire du nord de l’Inde légendaire, le concombre s’est ensuite propagé en Chine et au Moyen-Orient. De ces temps immémoriaux nous est parvenu un fameux proverbe indien : Celui qui est tenté aujourd’hui par un concombre, le sera demain par une chèvre. Allez, avouez la mauvaise pensée qui vous est venue à l’esprit ! Ne soyez pas cornichon, en vérité, c’est la version indienne de Qui vole un œuf, vole un bœuf.
On le retrouve ensuite cultivé sur les bords du Nil par les Égyptiens, qui en consommaient beaucoup et, ce qui n’est pas rien, le remettaient en offrande à leurs dieux. Pour son côté cosmétique, il fut utilisé en masque de beauté hydratant voici 3350 ans pour la peau délicate de la reine Néfertiti. Cléopâtre préférait, quant à elle, le bain de lait d’ânesses pour le même usage mais, c’est une autre histoire.
Le cucurbitacé le plus célèbre de la bande dessinée est bien sûr le Concombre Masqué qui voulut un jour devenir le maître du monde, pas moins, et dansait le Presse-Pied (?) dans les caves de bars clandestins avec de superbes jeunes femmes. Il leur volait parfois leurs « gomme à souffler » d’un (profond) baiser langoureux avant de s’enfuir lors des descentes policières. Peut-être n’aimait-il pas les paniers à salade ?
…et les autres cucurbitacées, selon leurs formes
Étrangement, du côté masculin, le Kamasutra voit la courge allongée comme un instrument pour remplacer une volonté masculine défaillante !!! Vous comprendrez maintenant pourquoi il faut cueillir les courgettes avant qu’elles n’atteignent leur pleine grandeur et soient remplies de grosses semences. Toutefois, ces semences étaient considérées comme d’humeur froide selon la théorie des signatures et elles auraient le pouvoir de contrôler les passions libertines trop intenses. Le secret est donc dans le fruit plutôt que dans la sauce.
Dans l’imagerie érotique française, les courges rondes aux formes généreuses s’apparentent aux parties basses du corps féminin tandis que le haut serait plutôt attribué aux melons. C’est pourquoi l’expression « Ah ! les beaux melons » était, sans équivoque, ailleurs qu’à la place du marché.
En argot français, un potiron d’une nuit ne référerait pas, contrairement à ce qu’on pourrait tout d’abord penser, à une aventure torride mais passagère se terminant à l’aube, mais bien une personne qui a fait soudainement fortune.
Toujours selon la théorie des signatures, le melon était considéré comme d’humeur froide et selon la théorie des humeurs, il était connu pour réfréner les humeurs charnelles. Voilà sûrement pourquoi les papes du moyen-âge les cultivaient jadis près de leur maison de campagne, la villa de Cantalupo (chant du loup) près de Rome. De là, ce melon entreprit un long voyage jusqu’au palais des papes à Avignon, près du pont du même nom. En France son nom devint « cantaloup ». Pourquoi Avignon ? La ville, ayant une position plus centrale que celle de Rome par rapport au monde chrétien de l’époque, était également plus propice aux affaires. Le pont était aussi un atout de plus pour la ville, car il représentait un lieu de passage obligé pour relier l’Espagne, la Provence et l’Italie.
Cela m’a inspiré un petit poème :
Histoire d’aller s’y faire du pognon,
de Rome partirent les saints melons
pour arriver sur le pont d’Avignon.
Là, les papes y dansent tous en rond
Et ils ne partageront ces bons melons
qu’avec quelques rois dans leur salon.
Enfin, c’est pour la rime.
Plusieurs proverbes mettent en avant la difficulté de bien choisir ses melons. Seront-ils insipides ou succulents ? Un proverbe espagnol dit : « Le mariage est comme le melon, c’est une question de chance » et Benjamin Franklin déclare quant à lui : « les hommes et les melons sont difficiles à choisir. » On dirait bien que choisir un melon au supermarché semble aussi compliqué que de vivre longtemps en couple, ou vice-versa. Les melons brodés sont choisis à l’odeur, les melons d’eau (pastèques) au son, en tapant dessus. Faites à votre convenance ou associez ces méthodes pour connaître leur maturité.
Pour les savants modernes, le melon d’eau serait peut-être aphrodisiaque. Les spécialistes savent maintenant qu’il contient de la citrulline qui permet de meilleures performances athlétiques, en facilitant l’irrigation et l’expansion des vaisseaux sanguins… comme le Viagra ! Attention, je sens qu’on court à la pénurie !
Conclusion
Les légumes agrémentent depuis longtemps tous nos appétits, que ce soit dans nos assiettes comme dans nos phantasmes. Nous continuerons notre exploration légumière à la parution du mois d’août du journal. D’ici là, faites vos essais et faites-nous parvenir vos conclusions.
Les tomates vertes marinés
C’est un collègue originaire de l’Europe de l’est qui m’a fait découvrir ces délicieuses marinades lacto-fermentées. La préparation est très simple : placez les tomates vertes dans un bol, recouvrez-les de saumure et placez une assiette renversée par-dessus afin que les tomates soient constamment submergées. Couvrir et laissez fermenter 10 à 15 jours à température ambiante. Une fois prêtes, conservez-les au réfrigérateur. Pour préparer la saumure, dissoudre 3 cuillerées à table de gros sel par litre d’eau. On peut aussi ajouter des aromates à la saumure pour varier les saveurs. Les feuilles de cassis étaient un ajout traditionnel dans sa famille.
Si la lacto-fermentation vous fait peur, une marinade traditionnelle donne également un bon résultat. Utilisez votre recette de cornichon préférée ou la recette suivante très simple :
https://www.ricardocuisine.com/recettes/4997-cornichons-express
Les herbes salées
Un classique pour passer nos restants d’herbes, nos poireaux maigrichons, ainsi que les petits bouts de carottes qui n’ont pas grandi. J’ajoute même les feuilles des carottes si elles sont encore belles. Les herbes et les légumes communément utilisés pour faire des herbes salées incluent la carotte, le céleri, le persil, le thym, la sarriette, le poireau, la ciboulette, la livèche, le romarin et les oignons verts. Hachez finement vos légumes et vos herbes, puis ajoutez environ ½ tasse de sel à marinade (gros sel) par litre d’herbes hachées. Mélangez, transférez dans un pot Masson et conservez-les au réfrigérateur.
Le riz pilaf
Il nous reste quelques carottes maigrichonnes, une poignée de fèves, une courgette un peu amochée et quelques piments qui ont pris froid ? Le riz pilaf est une délicieuse façon de passer tous vos petits restants de légumes. Je cuisine généralement le mien « à l’œil », mais la recette suivante est très similaire :
https://www.passionrecettes.com/voirRecette-Riz-pilaf-avec-des-legumes-1914.html
Ajustez les légumes et les herbes selon ce que vous avez et le tour est joué.
Accélérez le mûrissement avec une banane
Vous n’aimez pas les tomates ou les piments verts, mais ils ne mûrissent pas assez vite ? Enfermez-les dans un sac de papier avec une banane pendant quelques jours. La banane dégage un gaz, l’éthylène, qui fait mûrir les fruits plus rapidement. C’est un truc assez connu, mais qui mérite d’être répété car il fonctionne très bien. Vous ne savez pas quoi faire avec la banane par la suite? Congelez-là jusqu’à ce que vous en ayez assez pour un pain aux bananes.
Savez-vous par exemple que le bananier est la plus grande herbe du monde et peut atteindre jusqu’à 9 mètres ? Imaginez la tondeuse ! Savez-vous que ses variétés poussent sur une large bande tropicale qui ceinture la planète ? Qu’un seul plant peut produire de 100 à 400 fruits à chaque « génération », qui dure environ un an ? La floraison se produit au bout de sept mois et les fruits sont mûrs quatre mois plus tard. Le tronc meurt alors pour que resurgissent 2 ou 3 repousses, qui deviendront autant de troncs, pour que recommence le cycle.
Histoire
Le bananier est l’une des plus anciennes plantes à avoir été domestiquée. On a retrouvé les vestiges de plants dans les hautes terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée et des traces de production bananière pour consommation humaine datant de 7000 ans à cet endroit. Sa diffusion se serait ensuite rapidement étendue dans une zone allant de l’Inde, au sud de la Chine, jusqu’au nord de l’Australie et vers la Polynésie via les Philippines, l’Indonésie et la Nouvelle-Guinée. Et aujourd’hui, elle arrive par bateau dans notre cuisine.
Utilisation
Pour près de 400 millions de personnes, elle constitue un aliment de subsistance, à mettre sur le même pied que les tubercules culinaires comme le taro, le manioc ou la patate douce. On consomme dans diverses parties du monde la jeune pousse, la base de la tige ou la fleur mâle. Les cendres des feuilles brûlées servent de sel en Asie. Certaines espèces de bananiers ne sont cultivées que comme plantes ornementales, mais d’autres servent à la production de fibres pour fabriquer cordes, tissus, papiers, paniers, tapis, matériaux de recouvrement des toitures. Ces matières portent le nom générique de « chanvre de Manille ».
On aime bien manger la banane, mais on la boit aussi. C’est en Afrique de l’Est, principalement au Burundi, en Ouganda, au Rwanda, en Tanzanie et en République Démocratique du Congo, là où les bananeraies sont très nombreuses, qu’on y fabrique une bière avec des fruits de la variété Musa acuminata, proche parente de la variété la plus consommée sur la planète, la Cavendish.
Santé
Riche en antioxydants, (vitamine B6, vitamine B9, vitamine C) et en nutriments (cuivre, manganèse, magnésium, potassium), la banane préviendrait l’apparition de nombreuses maladies et les sucres qu’elle contient contribueraient à maintenir une bonne santé gastro-intestinale. De plus, elle aiderait notre corps à retrouver la santé dans les cas de cancers, d’ulcères de l’estomac, de diarrhées chroniques, de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.
Avenir
En dehors des bananes servant à la fabrication de la bière, qui demeure une utilisation marginale, deux grandes catégories se partagent le monde : les bananes-repas, à cuire, qui compte pour 40% de la production (surtout locale) et les bananes-desserts, qui prennent l’espace restant, domaine de l’exportation mondiale. Dans cette dernière catégorie, c’est la Cavendish qui domine le marché. Toute la chaîne de production de l’industrie est adaptée aux caractéristiques de ce cultivar : la culture, l’emballage, les bateaux, les chambres de mûrissement sont dimensionnées spécifiquement pour la Cavendish.
Cela cause un manque flagrant de biodiversité et favorise les maladies qui finissent par passer d’un pays à l’autre. C’est une autre pandémie, causée par une maladie fongique, la fusariose, qui pourrait éteindre cette fois la joie de nos petits déjeuners confinés.
C’est la 2ème fois que cela arrive dans l’histoire car, dans les années 1950, c’est la variété Gros Michel qui avait été décimée par une autre souche de fusariose. Le marché bananier n’avait été sauvé alors, in extremis, que par la découverte de la Cavendish, qui était alors une variété peu connue. Encore cette fois-ci, on cherche une banane salvatrice, elle aussi pour le moment encore inconnue et qui serait résistante à ce nouveau type de fusariose. N’apprendrons-nous donc jamais ? Répèterons-nous l’erreur de ne favoriser encore une fois qu’une seule variété, tant en monoculture qu’en monodiversité ? À suivre.
Références
Télévision
Grandeurs et misères de la banane, Les Années-Lumières, Radio-Canada, 18 décembre 2020, Rattrapage du 3 janv. 2021 : Les fruits et légumes, L’histoire de la banane avec Alexandre Touchette
Internet
https://fr.wikipedia.org/wiki/Banane
https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=banane_nu
Voici les principes qui sous-tendent cette technique :
- Il faut jardiner en maximisant l’espace et en réduisant le travail;
- Le jardin est disposé en un ensemble de carrés de 30 cm par 30 cm, ou plus grands si nécessaire;
- Les graines sont semées une à une, de manière à réduire le temps nécessaire à l’éclaircissement;
- On économise l’espace en cultivant à la verticale toutes les plantes grimpantes ou rampantes (concombres, haricots à rames, courges, tomates);
- On obtient une production maximale de légumes avec un minimum d’efforts;
- Le jardin doit nécessiter un minimum d’entretien.
Lors de l’implantation d’un jardin en carrés, il faut prévoir des planches de culture accessibles de tous les côtés, sans avoir à poser le pied sur la terre cultivée. Souvent des planches de 4 pieds par 4 pieds sont utilisées. Elles permettent un accès facile aux cultures.
Pourquoi semer une graine à la fois ?
Pourquoi perdre du temps à éclaircir plutôt que de semer les graines à la distance recommandée ? Pas de gaspillage de semences et pas de séances d’éclaircissement requérant du temps et de l’attention et risquant de déranger les jeunes pousses. On économise temps et argent.
Pourquoi des planches accessibles de tous les côtés ?
Pourquoi bêcher la terre et marcher dessus ensuite ? Les méthodes d’horticulture conventionnelles sont calquées sur les techniques agricoles commerciales, qui sèment en rangées afin de permettre le passage de la machinerie. Les petits potagers n’ont pas les mêmes besoins. Ils requièrent plutôt des techniques simples, qui produisent une récolte satisfaisante dans un espace restreint.
Comment organiser le jardin ?
Il faut donc organiser le jardin en combinant une série de carrés de 30 cm par 30 cm ou encore 60 cm par 60 cm. Dans chaque carré pousse une espèce de légumes, de fleurs (pour le plaisir des yeux, des butineurs ou pour éloigner certains ravageurs) ou de fines herbes. Lorsque vous semez, pensez à l’espace que les légumes occuperont lorsqu’ils seront à maturité. Ne semez jamais plus du double que ce que vous désirez récolter.
Le nombre de plants qui poussent dans chaque carré dépend de l’espèce cultivée, de la grosseur que l’espèce peut atteindre et de la distance requise pour permettre leur pleine croissance. La distance entre les plants est celle indiquée sur le sachet de semences après l’éclaircissement.
La grande différence avec le jardinage conventionnel, c’est que la distance entre les plants est la même dans toutes les directions puisqu’il n’y a pas de rang. Un espace énorme est ainsi récupéré, au grand bonheur de votre assiette.
Voici quelques exemples de disposition des plants pour un carré de 30 cm par 30 cm :
- 1 seul poivron
- 4 plants de laitue espacés de 15 cm
- 9 plants d’épinards
- 16 carottes
- 16 oignons
- 16 radis
Votre jardin aura l’air d’une belle courtepointe. Rien ne vous empêche de considérer les plantes compagnes et d’intégrer fines herbes et fleurs dans votre courtepointe. Votre potager n’en sera que plus attractif pour les pollinisateurs. Chaque bloc ressemblera à une courtepointe où se côtoient couleurs, textures, formes et odeurs contrastantes. Votre potager prendra une tout autre dimension.
La règle importante à retenir : ne jamais marcher sur la terre que vous désirez cultiver. Il vous faut donc prévoir un accès de part et d’autre de votre planche cultivée. Il faut bien évidemment éviter de compacter la terre en la piétinant. Vos blocs de jardinage doivent avoir une dimension permettant de planter vos graines, arroser et récolter de toutes les directions sans marcher dessus. Vous devez donc concevoir vos allées de façon à être à l’aise pour ces actions. Généralement, des allées de 30 cm font l’affaire. L’espace restant peut donc être maximisé pour la culture.
Les allées recouvertes d’une épaisse couche de paille garderont vos pieds propres et vous éviteront du temps de désherbage que vous pourrez consacrer à autre chose.
Votre potager en carrés peut aussi contenir un espace pour la culture verticale des tomates, concombres et autres légumes grimpants. Dans un rectangle de 30 cm par 120 cm, vous pouvez faire grimper 4 plants de tomates ou 8 plants de concombres.
Revenons sur un principe de base important. En semant une graine à la fois, on évite le gaspillage et on évite le temps perdu à éclaircir. Jamais vous ne planteriez 250 graines de haricots dans un espace restreint. Pourquoi le faire avec la laitue et les carottes ?
Un autre principe intéressant est de faire des semences successives pour ne pas avoir à récolter tout en même temps. Semez graduellement, à chaque semaine ou chaque 2 semaines, de façon à échelonner la récolte sur une plus longue période.
Cet article est un résumé très succinct de la technique du jardinage en carrés. Si vous désirez en savoir davantage, l’auteur aborde aussi la rotation des cultures, les plantations successives, la contre-plantation, tout cela en lien avec le jardinage en carrés.
Références
Bartholomew, M. 1984, Le jardinage en carrés, Édicompo Inc.
Quelques informations intéressantes sur les limaces
Les limaces sont des mollusques, comme les palourdes et les pieuvres, par exemple. Elles font partie de la classe des gastéropodes (comme l’escargot et le bourgot). Gastéropode vient de « estomac » et « pied » en latin; ceci s’explique par le fait que leur pied, situé sur leur ventre, leur permet de se déplacer. Les limaces sont hermaphrodites, c’est-à-dire qu’elles possèdent à la fois des organes mâles et femelles.
Elles sont communes dans les climat doux et humides et c’est la nuit qu’elles sont le plus actives. Elles pourront cependant être aperçues le jour, lors de journées de temps couvert. Les limaces jouent un rôle de décomposeures dans la nature; à prime abord, elles se nourriront de vieux bois, de plantes flétries ou pourries, de mousses et lichens, de cadavres d’insectes et de petits animaux ou encore de champignons. Selon certaines sources, si elles s’attaquent à aux plantes vivantes, c’est qu’elles se trouvent dans un milieu en déséquilibre, ou bien parce qu’elles sont assoiffées ou affamées. Si elles se décident à faire du ravage dans votre potager, le résultat peut être très navrant… Elles peuvent en effet consommer jusqu’à 40 fois leur poids par jour ! Selon les espèces, elles vivent en solitaire ou en groupe.
Comment reconnaître la coupable?
Vous venez à votre potager lors de belles journées et vous découvrez vos plantes toutes grignotées. Comment savoir si la limace est la coupable?
Si vous observez bien le sol autour de vos plantes, vous pourrez apercevoir des sillons de mucus et d’excréments; ces traînées visqueuses prennent une couleur argentée en séchant. Vous trouverez les mêmes sillons sur les feuilles de vos plantes.
Les feuilles seront également trouées et rongées sur les côtés; il ne restera parfois que les nervures principales. Aussi, de jeunes pousses et des fleurs peuvent être grignotées; les fruits et les tubercules seront rongés et percés de galeries.
Trucs pour contrer les limaces
Les différentes sources consultées proposent diverses solutions dans la lutte aux limaces et ce, selon différents angles. Il semble y avoir consensus que les trucs les plus connus, le piège à bière et les coquilles d’œufs écrasées, ne fonctionnent pas. En fait, il semble que ces éléments attirent plutôt les limaces et, pour ce qui est de la bière, seulement une petite quantité s’y noieront; le jeu n’en vaut donc pas la chandelle.
Voici une liste non exhaustive des trucs que j’ai trouvés, les plus simples et pertinents selon moi. Consultez les références si vous voulez en savoir plus!
Les cultures
Certains de vos choix de cultures peuvent augmenter ou diminuer votre problème de limaces; en effet, les limaces ont des préférences de plantes ou de variétés de plantes. Nommons, par exemple, les hostas : certaines variétés attirent les limaces, tandis que d’autres y sont résistantes! Si les limaces sont un problème pour vous, cela vaut la peine de vérifier si vous pouvez changer de culture ou adopter une variété plus intéressante. On peut également penser à ajouter à son jardin des végétaux connus comme étant répulsifs des limaces; par exemple, la moutarde, le trèfle, les tagettes ou le cassis. En général, les limaces éviteront les feuilles qui sont velues, rugueuses, dures, filandreuses, épaisses ou cireuses, ainsi que celles qui ont un goût amer ou une odeur forte (on peut penser ici à plusieurs fines herbes très aromatiques et contenant des huiles essentielles).
Les faux abris
Vous pouvez déposer dans votre parcelle une petite planche de bois, une tuile ou un morceau de carton. Les limaces iront s’y réfugier après leur période d’activité et avant le lever du soleil; vous pourrez ainsi les attraper toutes d’un coup en visitant votre jardin durant la journée ensoleillée… Et ainsi en disposer comme vous voudrez (les tuer ou bien les apporter très, très loin!)
Le paillis
Le paillis peut offrir un abri de choix pour les limaces, et ce tout près de vos cultures. Vous pouvez diminuer votre épaisseur de paillis pour les végétaux sensibles aux attaques des limaces ou encore attendre que vos semis de tous types soient un peu plus développés. Ils auront alors une texture plus coriace, comparativement à celle des jeunes plants, qui ont des feuillages souples, tendres et minces.
Le cuivre
Le cuivre a la particularité de donner un petit choc électrique aux limaces, qui l’éviteront. Vous pouvez donc créer une barrière avec ce métal. Le cuivre doit rester « propre »; s’il est couvert de terre après la pluie, les limaces pourront passer sans tracas.
Arrosage le matin
Prendre cette habitude diminue grandement les ravages par les limaces, car votre jardin aura le temps de s’assécher durant la journée. Ainsi, lorsque les limaces sortiront de leur cachette en soirée, votre potager ne sera plus humide, ce qu’elles auraient préféré. Arroser le soir équivaut à leur donner le milieu idéal pour grignoter toute la nuit !
Barrière de cendre ou de terre de diatomées (algues microscopiques entourées d’une coque siliceuse)
Les limaces détestent ces deux poudres et les évitent. Elles peuvent donc être utilisées autour des végétaux sensibles à ces prédateurs. La barrière devra être recréée après la pluie. Différentes précautions sont nécessaires selon la substance; renseignez-vous bien avant leur utilisation.
Bonne chasse aux limaces !!!
Références
Au Jardin, Les limaces, amies du jardinier !
Du jardin dans ma vie, Trucs pour se débarrasser des limaces au jardin
Econso, Les astuces naturelles pour lutter contre les limaces au jardin
Espace pour la vie, Escargots et limaces
Gerbeaud, Limaces : ce qui marche vraiment
Gouvernement du Canada, Conseil pour le contrôle de parasites : limaces et escargots
Le Jardinier paresseux, Plantes résistantes aux limaces
Le Jardinier paresseux, Traitements efficaces contre les limaces
Les Jardins Écoumène, Terre de diatomées
Linternaute, Limaces : comment s’en débarrasser
Wikipédia, Mollusca
Botanique
On retrouve surtout trois sortes de mauves dans nos contrées : la mauve musquée, une vivace, la mauve sylvestre (Malva sylvestris), bisannuelle et la mauve négligée (Malva neglecta), une annuelle qui pousse de façon souvent spontanée.
Ce sont des plantes herbacées à feuilles douces et duveteuses, qui déploient des fleurs hermaphrodites à cinq pétales roses, mauves ou blancs. Les étamines sont réunies en tube au centre de la fleur. Leurs racines pivotantes et charnues s’ancrent solidement dans le sol.
La mauve musquée atteint près de 60 centimètres de hauteur et fleurit à partir de juin ici en zone 4, un peu plus tard au Nord. Elle apprécie les terrains frais et humides, riches en azote. Elle déploie ses jolies fleurs de trois à cinq centimètres de diamètre qu’on dirait saupoudrées d’une fine couche de poudre scintillante. Elles sont groupées en corymbe ou parfois solitaires à l’aisselle des feuilles très fortement lobées.
Santé
La mauve musquée, à l’instar de sa cousine la guimauve (Althaea officinalis), contient des mucilages, mais en moindre proportion que cette dernière. Le mucilage est une molécule qui permet à la plante de conserver l’eau qu’elle absorbe. Il gonfle au contact de l’eau, dans une consistance assez épaisse pouvant ressembler à de la gélatine.
Cette propriété du mucilage donne la capacité à la mauve musquée de fournir une couche de protection pour les muqueuses humaines enflammées (du larynx, en passant par l’intestin jusqu’aux conduits urinaires), en plus de les apaiser. Dans le tube digestif, il prévient aussi la constipation chronique. Les fleurs contiennent plus de mucilage que la feuille, mais les deux parties sont utilisées en herboristerie.
Ajoutez 2 cuillères à thé de fleurs et de feuilles (ou de fleurs seulement) dans une tasse d’eau bouillante, puis laissez tiédir. La concoction se conservera 24 heures. Elle peut aussi servir en compresse pour les peaux sensibles, à la suite d’un coup de soleil ou de petites irritations.
Il n’y a pas de contre-indication pour la mauve, on peut en donner aux enfants comme aux personnes âgées.
Gastronomie
En plus des vertus médicinales, la mauve musquée est une très belle plante, dont toutes les parties se consomment : la fleur pour décorer les salades et autres mets et les feuilles tendres en remplacement des épinards. Les jeunes feuilles cuites auxquelles on ajoute du citron est un mets réputé au Maroc. En Chine, on utilise aussi beaucoup les fleurs en salade, ainsi que les jeunes feuilles.
Références
Frère Marie-Victorin, La flore Laurentienne, Troisième édition, Les Presses de l’Université de Montréal, 1995, p.379
Mackay, Diane, 40 plantes médicinales dont 12 aromatiques, Édition Colloïdales, 2019 p.69