La carotte
Connue depuis l’Antiquité, la carotte dite sauvage est peu consommée… sauf en cas de nécessité. Très résistante, elle serait originaire de la région de l’Afghanistan. Parvenue en Europe, ce sont les feuilles et les graines qui servaient surtout de condiment. Les racines blanchâtres ou jaunâtres ont souvent été confondues avec celles du panais qui sont, elles, plus blanches et plus sucrées. Même alors, il existait des variétés à racines jaunes, rouges ou violettes en Asie, mais elles perdaient leur saveur lorsqu’on en faisait la culture sous le climat de l’Europe.
La carotte sauvage est aujourd’hui considérée comme une mauvaise herbe et vous pouvez en apercevoir partout sur les terrains vagues, sous la forme d’une inflorescence blanche en forme de parapluie, avec une petite fleur bleu-noir au centre lorsqu’elle est mûre. Elle a un goût de carotte, mais elle a une peau coriace, un cœur fibreux et souvent, péché suprême, elle est branchue. Bref, rien pour se faire aimer.
C’est à partir des années 1400 que les Français, les Allemands et les Hollandais commencent à s’intéresser à la carotte comme légume racine et que débutent les sélections en vue d’améliorer ses caractéristiques. C’est la variété jaune qui connaît la faveur populaire, grâce à la facilité avec laquelle on la fait croître. Son goût devient de plus en plus prononcé. On développe alors des carottes blanches, jaunes, rouges, violettes ou noires, mais pas oranges. C’est vers les années 1500 que la politique et l’agriculture s’allient pour créer cette couleur.
Ce qui nous amène à parler un peu d’histoire. C’est qu’en Europe, à la fin du Moyen-Âge, se déroulent à répétition des guerres de religions et des conquêtes, suivies de reconquêtes. De grandes régions étaient réclamées par des rois lointains et restaient convoitées par leurs anciens adversaires, qui repartaient en guerre et ainsi de suite. La France et l’Angleterre ont longtemps joué à ce yoyo territorial. C’est à cette époque que Guillaume de Nassau, prince d’Orange (une région protestante de l’est de la France), se fait champion de l’indépendance de la Hollande, qui appartenait à ce moment à Philippe II d’Espagne, un roi catholique ayant conquis une Hollande restée protestante. Ouf ! Le nom « Orange » de la région est ancien et n’a pas de lien avec la couleur, mais les Hollandais, qui font de Guillaume le héros fondateur de la Hollande moderne, le voient autrement. La couleur orange devient alors la couleur nationale de ce pays.
Pour montrer leur fidélité à la Maison d’Orange, des Hollandais croisent des variétés à chair rouge et à chair jaune et finissent par obtenir une racine d’un bel orange lumineux. C’est la première carotte charnue, dite « La Longue Orange ». Les sélectionneurs la croisent et la recroisent par la suite pour créer les carottes qui furent à la base de toutes nos variétés sucrées modernes de couleur orange.
C’est en 1565 que la carotte européenne a été importée en Amérique du Sud et, par la suite, en Amérique du Nord. Au XIXe siècle, les Amérindiens adoptent vite ce nouveau légume racine. Ainsi, lors de la construction du chemin de fer américain, des ouvriers se plaignaient que les Amérindiens de l’Oregon les attaquaient pour leur voler leurs carottes ! Comme quoi les vols horticoles ne datent pas d’hier ! Au début du XXe siècle, on découvre le carotène et ses bienfaits pour les êtres humains car, jusqu’alors, elle servait beaucoup de nourriture pour le bétail et de friandise pour les chevaux.
L’histoire de la Seconde Guerre mondiale évoque le cas des pilotes de la Royal Air Force britannique qui mangeaient régulièrement des carottes pour améliorer leur vision nocturne. On raconte que la propagande militaire britannique avait mis l’accent sur la consommation de carottes pour dissimuler l’utilisation de la nouvelle technologie du radar sur les avions de chasse de nuit et pour expliquer leur bon taux d’interception des avions allemands.
Comme on l’a dit, on sait depuis le début du XXe siècle que la couleur orange est due au carotène qui est un précurseur de la vitamine A, essentielle à la santé de nos yeux. Elle aurait aussi une influence sur la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Plus près de nous aux Pays-Bas, la couleur orange est toujours à l’honneur : les joueurs de l’équipe nationale de soccer et les partisans de Max Verstappen, coureur hollandais de Formule 1, portent tous des chandails orange… peut-être pour qu’on les voit de loin lors de leurs apparitions publiques ?
Bonne fin d’été et bonne récolte de carottes.
Remerciements
Merci à Jean-Guy Parent pour l’accès aux notes et références de cette animation au Jardin communautaire de L’Ancienne Lorette.
Références
-Carottes histoire Carottes – Histoire, origines, formes et couleurs | LaNutrition.fr
-Wikipedia – Principauté d’Orange
-Wikipedia – Guillaume 1er d’Orange-Nassau
-Wikipedia – Daucus carota
L’importance du pH
Disponibilité des éléments nutritifs par rapport au pH. Plus la barre est large, plus l’élément nutritif est disponible.
Le pH est important pour la croissance des plantes, car il détermine la disponibilité de presque tous les éléments nutritifs essentiels à leur croissance. À un pH du sol de 6 à 6,9, le plus grand nombre d’éléments nutritifs — des éléments tels que l’azote, le phosphore et le potassium — sont disponibles pour utilisation par les plantes. La plupart des éléments nutritifs des plantes ne se dissolvent pas lorsque le sol est trop acide ou trop alcalin et ne sont donc pas disponibles pour les végétaux.
Si le pH de votre potager est trop acide, certains éléments nutritifs deviennent moins disponibles, le phosphore en particulier, tandis que d’autres éléments nutritifs, comme le manganèse, peuvent être trop disponibles et alors devenir toxiques. Les sols au pH très acide ne sont pas non plus très conviviaux pour les bactéries bénéfiques qui vivent dans le sol.
Les sols alcalins, par contre, entravent la disponibilité des éléments nutritifs comme le fer, le manganèse, le cuivre, le zinc et aussi le phosphore. Les plantes dépendantes de niveaux élevés de fer, en particulier la tomate, le navet, la courge, le radis et la patate douce, ont de faibles performances dans les sols alcalins.
Disponibilité des éléments nutritifs par rapport au pH.
Plus la barre est large,
plus l’élément nutritif est disponible.
Le pH idéal de 80 plantes comestibles populaires
- Ail (5,5-7,5)
- Aneth (5,5-6,5)
- Arachide (5,0-7,5)
- Artichaut (6,5-7,5)
- Asperge (6,0-8,0)
- Aubergine (5,5-6,5)
- Basilic (5,5-6,5)
- Bette à carde (6,0-7,5)
- Betterave (6,0-7,5)
- Bleuetier/myrtillier (4,5-5,0)
- Brocoli (6,0-7,0)
- Brocoli-rave/rapini (6,5-7,5)
- Canneberge (4,0-5,5)
- Cantaloup (6,0-7,5)
- Carotte (5,5-7,0)
- Céleri (6,0-7,0)
- Céleri-rave (6,0-7,0)
- Cerfeuil (6,0-6,7)
- Cerisier (6,0-7,5)
- Chou (6,0-7,5)
- Chou chinois (6,0-7,5)
- Chou de Bruxelles (6,0-7,5)
- Chou-fleur (5,5-7,5)
- Chou frisé (6,0-7,5)
- Chou-rave (6,0-7,5)
- Ciboulette (6,0-7,0)
- Citrouille (6,0-6,5)
- Claytonie (6,5-7,0)
- Concombre (5,5-7,0)
- Coriandre/cilantro (6,0-6,7)
- Courge d’été (6,0-7,0)
- Courge d’hiver (5,5-7,0)
- Cresson (6,0-7,0)
- Endive/escarole (6,0-7,0)
- Épinards (6,0-7,5)
- Estragon (6,0-7,5)
- Fenouil (6,0-6,7)
- Fraisier (5,0-7,5)
- Framboisier (5,5-6,5)
- Gombo/Okra (6,0-7,5)
- Gourde (6,5-7,5)
- Haricot commun (6,0-7,5)
- Haricot de Lima (6,0-7,0)
- Laitue (6,0-7,0)
- Maïs (5,5-7,5,)
- Marjolaine (6,0-8,0)
- Melon (5,5-6,5)
- Mizuna (6,5-7,0)
- Moutarde (6,0-7,5)
- Navet (5,5-7,0)
- Oignon (6,0-7,0)
- Origan (6,0-7,0)
- Oseille (5,5-6,0)
- Pak choi/bok choy (6,5-7,0)
- Panais (5,5-7,5)
- Pastèque/melon d’eau (6,0-7,0)
- Patate douce (5,5-6,0)
- Pêcher (6,0-7,0)
- Persil (5,0-7,0)
- Piment (5,5-7,0)
- Poireau (6,0-8,0)
- Poirier (6,0-7,5)
- Pois (6,0-7,5)
- Poivron (5,5-7,0)
- Pomme de terre (4,5-6,5)
- Pommier (5,0-6,5)
- Prune (6,0-8,8)
- Radicchio (6,0-6,7)
- Radis (6,0-7,0)
- Raifort (6,0-7,0)
- Raisin (6,0-7,0)
- Rhubarbe (5,5-7,0)
- Ronce (mûre) (5,0-6,0)
- Roquette (6,5-7,5)
- Salsifis (6,0-7,5)
- Sauge (6,0-6,7)
- Tomate (5,5-7,5)
- Tomatille (6,7-7,3)
- Topinambour (6,7-7,0)
- Tournesol (6,0-7,5)
Comment corriger le pH de votre sol
La seule façon de savoir si le pH de votre sol de jardin doit être ajusté est de faire une analyse de sol. Le service d’analyse de sol est disponible dans les jardineries les plus importantes ainsi que dans plusieurs grandes surfaces munies d’une pépinière… mais pas de façon très visible. Il n’y a pas de petit laboratoire au cœur du magasin au vu et au su de tous. Il faut demander la trousse d’analyse, la rapporter à la maison et prendre l’échantillon comme demandé avant de remettre l’échantillon au marchand. Habituellement, on vous remet les résultats en moins de 2 semaines.
Une analyse de pH dans le jardin ne coûte pas cher et doit être effectuée tous les quatre ou cinq ans. Habituellement, le prélèvement de l’échantillon s’effectue tôt au printemps ou à l’automne, lorsque la végétation n’est pas en croissance active.
Sols trop acides
On amende les sols trop acides avec de la chaux, un produit alcalinisant. Elle permet d’augmenter le pH du sol et de le rendre moins acide. La quantité exacte de chaux nécessaire pour ajuster correctement le pH ne peut être déterminée que par une analyse de sol.
Sachez cependant que tous les matériaux de chaulage ne sont pas égaux. Regardez les résultats de votre analyse de sol pour déterminer si vous avez besoin de chaux calcique ou de chaux dolomitique.
La chaux calcique ou chaux agricole est extraite de dépôts calcaires naturels et broyée en une fine poudre. Elle fournit du calcium à votre sol et en ajuste le pH. La chaux calcique coûte généralement meilleur marché que la chaux dolomitique.
La chaux dolomitique est dérivée de la même matière, mais à partir de sources calcaires qui contiennent à la fois du calcium et du magnésium.
Si votre analyse de sol révèle des niveaux élevés de magnésium, utilisez de la chaux calcique. Si le test montre une carence en magnésium, utilisez du calcaire dolomitique.
Les formes granulées sont plus faciles à utiliser et permettent une couverture plus uniforme. Notez que le taux d’application de la chaux granulée est inférieur à celui de la chaux broyée. Un rapport de 1:10 est la règle d’or. Cela signifie que vous avez besoin de dix fois moins de chaux granulée que de chaux agricole broyée pour obtenir le même changement de pH. Ainsi, si votre analyse de sol recommande d’ajouter 50 kg de chaux agricole broyée, vous pouvez ajouter 5 kg de granulés comme alternative.
Sols trop acides
Si votre sol est alcalin, ou encore, si vous cultivez des plantes acidophiles, comme des conifères, des bleuetiers (myrtilliers), des rhododendrons et des azalées, vous devrez peut-être abaisser le pH du sol pour le rendre plus acide. Si cela est nécessaire, tournez-vous vers le soufre élémentaire (améliore la structure du sol et favorise la pénétration de l’eau) ou le sulfate d’aluminium.
Une application de soufre élémentaire au jardin est la façon la plus économique de faire baisser le pH. Par contre, il prend du temps pour agir. En effet, c’est seulement quand il est oxydé par les microbes du sol qu’il commence à être efficace. Ainsi, il faut quelques mois pour ajuster le pH. Le faire pénétrer dans le sol donnera de meilleurs résultats que de l’appliquer en surface, car il acidifiera alors le sol plus rapidement. Les applications printanières sont généralement les plus efficaces. Le soufre élémentaire se trouve souvent sous forme de granulés et, bien que son action puisse prendre un certain temps, il est beaucoup moins susceptible de brûler les plantes que les produits à base de sulfate d’aluminium.
Le sulfate d’aluminium réagit rapidement avec le sol et modifie rapidement le pH du sol, mais il existe un risque accru de brûler les racines des plantes.
Maintenir le pH du sol
N’ajoutez jamais plus que la quantité recommandée par l’analyse du sol de tout produit pour ajuster le pH. En ajouter trop peut déplacer le pH trop loin et causer un autre ensemble de problèmes.
Étant donné que la chaux et le soufre finiront éventuellement par être éliminés du sol, le pH retournera à un niveau similaire à celui d’origine après quelques années. Pour maintenir le pH du sol du potager à un niveau optimal de 6,0 à 6,9, il est fortement recommandé de faire faire une nouvelle analyse de sol tous les 4 à 5 ans.
Références
Jardinier paresseux, Larry Hodgson, 4 janvier 2022
Crédits photos
Livre : Potager du jardinier paresseux
mapaq.qc.ca
Le safran est une plante vivace à bulbes, de la famille des Iridacées. Il se reproduit par la formation de nouveaux bulbes sur l’ancien. La main du jardinier est nécessaire pour le reproduire.
Botaniquement parlant, le safran est une variété de crocus dont les stigmates des fleurs sont utilisés comme assaisonnement et comme colorant. Les fleurs du crocus, violettes veinées de rouge, produisent 3 filaments (stigmates) de couleur brun orangé. Ces filaments délicats doivent être cueillis à la main, puis séchés, ce qui explique son coût élevé. Il existe plusieurs variétés de safran, la variété sativus étant la plus réputée.
Le nom botanique crocus est la transcription latine du grec krokos, qui signifie fil ou filament. C’est également le nom d’un village macédonien, où la culture du safran est encore bien présente.
Sa culture
Comme la plupart des bulbes à fleurs, le safran demande un sol léger et bien drainé. Il supporte nos hivers québécois jusqu’en zone 4, lorsqu’un beau manteau de neige le protège. Le bulbe du safran est appelé « corme ». On le plantera du mois d’août à la mi‑septembre. Pour une floraison optimale, le corme doit être planté à une profondeur de 20 à 30 cm, la partie aplatie vers le bas. C’est de là que les racines se développeront. Un contrôle attentif de l’arrosage est nécessaire afin d’éviter que le corme pourrisse. Le crocus atteint environ 15 cm de hauteur. Les fleurs s’épanouissent de 4 à 6 semaines plus tard.
Comme les fleurs sont éphémères et qu’elles ne durent que quelques jours, le jardinier devra avoir un œil quotidiennement sur sa culture s’il veut en récolter le trésor. Une fois la rosée du matin dissipée, c’est le moment de cueillir le précieux butin en coupant le pistil avec ses 3 stigmates.
Le safran ne fait rien comme les autres. Il est au repos pendant la période estivale alors que les autres plantes sont en pleine production. C’est en octobre ou novembre qu’apparaît la floraison, alors que les autres plantes se préparent à passer l’hiver.
Pour sa culture au Québec, sachez que le safran tolère bien les hivers rigoureux ainsi que les grands écarts de température entre l’hiver et l’été. La culture biologique est toute indiquée pour cette plante. On dit que l’utilisation de désherbants, fongicides ou engrais chimiques se manifeste rapidement par la diminution de la taille des fleurs et l’apparition de malformations.
La floraison dure environ 3 semaines. Les fleurs mauves se pointent du jour au lendemain et se fanent très rapidement, après 24 à 48 heures. De là la nécessité d’une visite quotidienne au jardin, afin de prélever le précieux trésor.
Le séchage
Il semble que l’étape du séchage est déterminante de sa qualité. Il ne faut donc pas lésiner lors de ce moment important. Les pistils doivent évacuer 80 % de leur humidité lors du séchage. Si vous tentez l’expérience au jardin, la petite quantité de pistils récoltée pourra être séchée dans un endroit sombre et aéré, jusqu’à ce que raides et cassants et de couleur rouge sang.
La conservation
Le safran conservera sa saveur durant 3 ans s’il est placé dans un contenant hermétique en verre et à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Sa préparation
Le safran dévoilera toute sa saveur si on le fait macérer longuement dans un liquide, chaud ou froid. Pour réaliser l’infusion, tout ce qui a une consistance liquide dans la liste de vos ingrédients fera l’affaire : eau, bouillon de légumes, lait, crème fraiche ou crème liquide de soya, jus de citron ou de fruit, thé, etc.
Son utilisation
Le safran doit être utilisé avec parcimonie, une seule pincée suffira pour aromatiser un plat et lui donner sa belle couleur dorée. Éviter de le faire revenir dans le beurre ou l’huile à haute température afin d’en conserver tout son arôme.
Son pouvoir colorant
Le safran a un grand pouvoir colorant. Autrefois, on l’utilisait pour teinter d’un beau jaune éclatant les tapis persans, les saris indiens, les robes des moines bouddhistes, etc. L’art de la calligraphie en a aussi fait usage pour enluminer les textes religieux, que ce soit le Coran ou les Évangiles.
Petites histoires de safran
Les plus anciens vestiges de la présence du safran ont été retrouvés sur le site d’Akrokiri, dans l’île de Santorini en Grèce. Des fresques, où on voit clairement des femmes faisant la cueillette de petites touffes de safran, y ont été découvertes. Elles avaient été recouvertes depuis près de 1600 ans avant Jésus-Christ par des cendres volcaniques issues de l’explosion de l’île.
Michel-Ange aurait quant à lui utilisé le safran pour certaines fresques de la chapelle Sixtine. On l’appelait «son encre d’or». Il composait une teinture contenant un mélange de safran, de blanc de travertin et de poudre d’ombre pour obtenir un pigment jaune.
Ses propriétés
En homéopathie, le crocus sativus est proposé pour soigner les troubles du système nerveux et de l’humeur. On le recommande aussi pour les troubles circulatoires de la femme, particulièrement aussi en cas de règles douloureuses et abondantes.
Dans la médecine ayurvédique, le safran est utilisé pour calmer l’élément feu de l’organisme. Il est recommandé pour soigner les troubles gastriques, les ulcères, les furoncles, les hémorroïdes, etc. Ses propriétés antioxydantes auraient également une action revitalisante anti-âge dans les préparations cosmétiques.
Ne pas confondre
Le safran d’Inde est en fait une autre appellation du curcuma.
Références
Site web Safran nordique : https://safran-nordique.com/
Site web Jardins de l’écoumène : https://www.ecoumene.com/2019/06/19/divin-safran/
L’encyclopédie visuelle des aliments, Éditions Québec/Amérique
Le safran – L’or rouge des épices, Annie Casamayou, Anagramme Éditions, 2011
Phacélie
Les engrais verts sont des cultures destinées à être enfouies dans le sol afin d’augmenter la fertilité et de l’enrichir de minéraux essentiels aux cultures potagères. La culture d’engrais verts comporte de nombreux avantages. Elle permet entre autres de préparer un nouveau terrain et d’éviter de laisser le sol nu. Cultivés cycliquement, les engrais verts reposent, enrichissent et assainissent la terre. Établis en automne, ils protègent le sol de l’érosion et du lessivage et en préservent la structure.
Les engrais verts demeurent méconnus de nombreux jardiniers. Pourtant, cette pratique ancienne est à la base de la culture biologique et d’énormes bénéfices résultent de son utilisation.
Les plantes cultivées comme engrais verts servent de couvre-sol temporaires avant d’être enfouies dans la terre pour l’enrichir de minéraux essentiels aux cultures potagères.
La connaissance de son sol, du ratio C/N, est vraiment importante pour savoir quelle matière organique apporter, sur quelle parcelle concentrer ses efforts et quelles quantités apporter. Les déchets verts ont un ratio C/N très élevé, c’est-à-dire qu’ils sont très riches en carbone.
Les avantages des engrais verts
- Ils affaiblissent et étouffent les mauvaises herbes. Ils doivent germer et se développer rapidement et suffisamment pour devancer et étouffer les herbes indésirables en leur coupant l’accès à la lumière. Les espèces les plus efficaces dans ce domaine semblent être le sarrasin, la moutarde, la phacélie ou le chanvre. De plus, le sarrasin et le seigle sécrètent des substances qui empêchent la germination et le développement des autres plantes.
- Ils préviennent l’érosion, le lessivage et le dessèchement du sol en le protégeant du soleil et du vent.
- Ils améliorent la qualité et la structure du sol.
- Ils enrichissent le sol en matière organique, en humus. Pour que cet apport soit significatif, il faut des engrais verts qui ont eu le temps de bien se développer, riches en cellulose et en carbone : seigle, avoine, maïs, tournesol, chanvre … Pour décomposer ces matières organiques, les bactéries ont également besoin d’une bonne quantité d’azote. Il est donc préférable de semer ces engrais verts en mélange avec une ou plusieurs variétés de légumineuses qui vont en apporter.
- Ils produisent des réserves de potassium, de phosphore ou d’azote.
- Leur floraison attire de nombreux insectes et pollinisateurs.
- Ils brisent le cycle des maladies. Certaines plantes comme la moutarde ou le colza fourrager désinfecteraient également le sol en libérant des composés soufrés. La moutarde a aussi des effets nématicides et l’ivraie ou ray grass piège la hernie des crucifères.
- Ils forment un excellent paillage quand on les laisse en surface après le fauchage.
- En développant leurs systèmes racinaires, les engrais verts vont fissurer et ameublir progressivement le sol. Ces sillons vont faciliter les échanges d’air et d’eau avec la surface. Ils aident l’eau à s’infiltrer dans la terre lorsqu’ils sont enfouis.
Seigle
Moutarde blanche
Culture en dérobée
On appelle « engrais verts en dérobée » ceux que l’on cultive avant ou après la culture principale.
Avant une culture vivace ou exigeante en nutriments
La technique des engrais verts est associée à la rotation des cultures. Divisez votre jardin en différentes sections et réservez-en une chaque année à la culture d’un engrais vert (deux à trois semis répétitifs sur toute la saison). L’année suivante, plantez-y les légumes les plus exigeants comme les cucurbitacées (courges, citrouilles, concombres) et solanacées (tomates, aubergines, pommes de terre).
Avant l’établissement de parcelles de légumes ou petits fruits vivaces (asperge, topinambour, framboise, fraises, etc.), faites des semis successifs d’engrais verts sur deux saisons complètes; le sol sera bien enrichi et les mauvaises herbes vivaces (chiendent et autres) seront beaucoup moins nombreuses.
Après une culture principale
En été ou à la fin de la saison, le semis d’un engrais vert enrichira le sol, mais il permettra également de prévenir l’érosion en couvrant votre potager durant la saison morte. Dès qu’une culture est récoltée et qu’aucune autre n’est planifiée pour la remplacer, semez un engrais vert, même dans les petits espaces.
*Après la récolte de l’ail à la fin juillet, ou celle des légumes de temps frais comme les radis, épinards et chou-rave.
Culture intercalaire
L’engrais vert est cultivé en même temps que la culture principale (maïs et soya). Il pousse sous la culture principale et ne requiert aucune préparation de sol supplémentaire. Les légumineuses (pois, féverole, trèfle) sont plus faciles à implanter ainsi qu’en culture dérobée.
*Cette méthode demande plus d’attention, car la culture intercalaire doit pouvoir produire un bon système racinaire et végétatif sans nuire à la culture principale.
Trèfle
À savoir
- Avant de semer, on coupe les tiges et les feuilles des plantes cultivées à cet endroit.
- On travaille le sol et on ratisse pour éliminer les mottes.
- On sème densément au semoir ou à la volée.
- On ratisse de nouveau pour mélanger les graines à la terre en surface.
- On arrose bien le semis pour assurer une germination rapide.
- Le désherbage n’est pas nécessaire, mais la hampe florale des mauvaises herbes devrait être taillée au sécateur avant de faire des graines.
- Pour un apport en azote qui augmente la fertilité du sol, on fauche l’engrais vert avant ou au début de la floraison.
- Pour un apport en carbone qui augmente la matière organique dans le sol, on fauche les plants à maturité (après la floraison), en automne ou au printemps suivant.
- Le fauchage se fait à la tondeuse ou à la débroussailleuse. Les espèces annuelles comme le sarrasin et l’avoine ont l’avantage de ne pas survivre à l’hiver et peuvent être simplement enfouies au printemps.
- On laisse sécher sur place les résidus de fauche avant de les incorporer aux premiers centimètres de sol.
- Après l’enfouissement, on bêche légèrement tout en incorporant du compost bien mûr.
- On évite l’enfouissement en profondeur.
- On attend deux semaines avant de semer une autre variété.
- On ne sème pas un engrais vert de la même famille que la culture prévue à cet endroit.
Attention
- Choisir de préférence des variétés annuelles plutôt que les vivaces plus difficiles à se débarrasser.
- Si on laisse fleurir l’engrais vert et que des graines se forment, elles vont se ressemer et « polluer » les cultures suivantes. Pour l’éviter il faut couper l’engrais vert lors de la première partie de floraison, avant que les premières graines se forment. Il est même préférable de les couper juste avant la floraison, c’est là où l’engrais vert est le plus riche.
- Toutes les cultures n’y sont pas adaptées. Certaines espèces nécessitent un sol « propre », sans débris végétaux, pour que la racine se développe sans rencontrer d’obstacles : c’est le cas pour les légumes racines comme les carottes, le panais, les salsifis etc. Pour pallier ce problème vous pouvez arracher l’engrais vert avec les racines. De même les légumes de la famille des alliacées supportent mal les matières organiques en décomposition : oignons, ail, échalotes etc. Cela peut provoquer de la pourriture au niveau du bulbe.
- L’engrais vert peut être un hôte pour certains ravageurs ou maladies. D’une manière générale, il est préférable de ne pas semer une espèce d’engrais vert de la même famille que la culture qui précède et qui suit. Ainsi le cycle de la maladie ou du ravageur sera brisé. Dans les jardins fortement infestés de limaces, l’engrais vert va entretenir leur population en leur fournissant gîte et couvert. Il en est de même avec le taupin ou les campagnols.
Quelques variétés
Cultivées avant ou après vos espèces potagères, les graminées, crucifères et légumineuses utilisées comme engrais vert contribuent à la santé du sol chacune à leur façon. De plus, toutes apportent au sol une bonne quantité de matière organique et peuvent aider à réguler le pH du sol.
- Les graminées s’enracinent en profondeur et prélèvent les éléments nutritifs qui s’y trouvent, notamment les nitrates, plus mobiles et facilement lessivables. Les graminées comme le ray grass développent des racines vigoureuses et sont très efficaces pour fendiller un sol argileux et compact.
- La moutarde et le sarrasin extraient le phosphore et les crucifères, le potassium des particules de roches du sol.
- Quant aux légumineuses, elles n’ont pas leur pareil pour fixer l’azote puisé dans le sol ou capté dans l’air et le rendre disponible aux plantes.
La phacélie, la moutarde et le sarrasin sont sans doute les engrais verts les plus utilisés. Ils sont faciles à faire pousser et produisent de nombreuses fleurs qui plaisent aux insectes pollinisateurs.
Phacélie cultivée comme engrais vert, puis détruite avant une culture
Source: https://binette-et-cornichon.com/a/utiliser-engrais-verts/
Quelques engrais verts :
- de printemps : moutarde, féverole, vesce de printemps, sarrasin, phacélie dès que la terre se réchauffe.
- d’automne : mélange de seigle et de vesce d’hiver, trèfle incarnat, sainfoin.
Avoine et pois fourrager (en mélange)
Voilà un mélange d’engrais vert parfait pour le printemps. Il peut être établi au début de mai et cultivé durant un mois avant la culture d’une cucurbitacée ou d’une solanacée. Il fait profiter au sol des propriétés des deux espèces. Très adaptable, le mélange se sème du début de mai au début de septembre.
L’avoine et le pois fourrager forment un duo très intéressant :
- Le pois pousse à la même vitesse que l’avoine, et est, lui aussi, très résistant au froid, poussant encore très tard en saison.
- Il apporte au sol une riche contribution en azote.
- Ce mélange couvre très bien le sol ce qui rend l’établissement des mauvaises herbes pratiquement impossible.
- Comme pour l’avoine, ce mélange s’utilise sur une période idéalement de 2 mois, avant ou après une culture principale.
Chanvre
- Le chanvre est une culture très fibreuse. Compte tenu de sa vigueur et de sa rapidité de croissance, le chanvre couvre efficacement le sol et peut être qualifié de plante étouffante pour les adventices. Il assainit le sol, aère la couche superficielle et l’enrichit grâce à son système racinaire fort développé.
Féverole des champs
- Elle excelle pour fixer l’azote dans le sol.
- Elle résiste bien au froid et tolère les sols pauvres ou argileux et les taux de sels minéraux élevés.
- On peut la semer dès que le sol peut être travaillé en avril et jusqu’au début de septembre, dans un sol entre 1 et 24 °C.
- Les graines germent en 3 à 6 jours seulement.
- Le semis se fait à 10cm entre les plants et ceux-ci sont retournés dans le sol comme engrais vert après 30 à 65 jours.
Moutarde Blanche
- La croissance rapide de la moutarde n’est qu’une des qualités qui en font un excellent engrais vert.
- Ses racines profondes excellent à décompacter les sols lourds et ses parties aériennes enfouies dans le sol lui fournissent un apport en azote de premier ordre.
- Son rôle comme nématicide est très intéressant dans les parcelles où des pommes de terre ont été cultivées.
- Parce qu’elle pousse très vite et ne craint pas la compétition racinaire, elle couvre le sol sans délai et le protège de l’érosion.
- Parce qu’il peut atteindre 50-80 cm de haut en un seul mois, le semis de moutarde peut se faire au printemps, en été ou en automne.
- Semis à la volée, suivi d’un passage au râteau pour enfouir légèrement les graines.
Phacélie
- Sa croissance rapide lui permet d’étouffer les herbes indésirables. Elle améliore la composition et la structure du sol, décompacte bien les sols lourds.
- Ses fleurs sont également très mellifères et attirent de nombreux insectes.
- Peu exigeante sur la nature du sol, elle est facile de culture.
- Cependant sa germination est difficile par temps chaud et elle se ressème facilement.
- Résiste au froid et aux légères gelées.
- Aucun légume de la même famille n’est cultivé. Brise ainsi le cycle de certaines maladies.
- De cycle court, elle peut être fauchée 8 à 10 semaines après le semis. Ainsi, en la semant au printemps, vous pourrez cultiver des légumes d’été après l’avoir détruite. En fin de printemps lorsque vous plantez vos légumes à la place de la phacélie vous n’êtes pas obligé de tout couper. Faites de la place pour planter et laissez le reste de la phacélie continuer sa croissance et fleurir.
- Celle qui restera protégera vos nouveaux plants du vent et limitera l’évaporation de l’eau. Coupez-la lorsque les légumes commenceront à s’étaler pour ne pas qu’elle les concurrence et utilisez les tiges comme paillage.
- De plus, elle se ressemera un peu et des dizaines de bourdons, d’abeilles et autres amateurs de nectar viendront la butiner.
- Semée immédiatement après les récoltes, en août ou septembre, elle préfère une température assez fraîche (10/15°) pour germer.
- Si l’automne est doux, elle risque de fleurir avant l’hiver. Dans ce cas, fauchez dès que les premières fleurs apparaissent. S’ il est encore temps vous pouvez semer un autre engrais vert comme de l’avoine ou du seigle. Sinon laissez les tiges comme paillis.
N.b. : Les graines de phacélie sont « photosensibles ». Elles ne germent pas à la lumière. Il faut donc impérativement les recouvrir de terre lors du semis.
Pois fourrager
- Le pois fourrager profite d’un semis en association, car ses tiges grimpantes bénéficient d’un support pour s’accrocher.
- Comparativement à l’avoine, la masse racinaire du pois est très faible, mais sa capacité à fixer l’azote dans le sol est presque du double.
- Contrairement à d’autres engrais verts comme la moutarde, les parties aériennes du pois poussent presque autant dans un sol préalablement enrichi de compost ou non.
- Sa croissance rapide et sa grande résistance au froid permettent de le semer tôt au printemps ou en automne avec d’excellents résultats.
- Les parties aériennes séchées se décomposent très rapidement au printemps.
Radis fourrager
- Peu utilisé dans les potagers, le radis fourrager est néanmoins un des meilleurs engrais verts.
- Il capte efficacement l’azote et se développe rapidement.
- Il va entre autres :
- ameublir la terre et la décompacter grâce à sa grosse racine. Il est donc efficace en terre lourde.
- désinfecter le sol grâce à des composés soufrés.
- Les sécrétions de ses racines détruisent les graines de rumex (petit oseille), les racines de chiendent ou de liseron.
- Il lutte aussi contre certains nématodes, le sclérotinia et le taupin.
- Par contre, il faut le détruire plusieurs semaines avant la culture suivante, car il est de décomposition lente et ne pas le cultiver avant ou après des légumes de la famille des Brassicacées.
- Pour qu’il soit vraiment efficace contre les herbes envahissantes, il faut le semer avant la mi-juillet. Dans l’absolu, il faut aussi ajouter une bonne dose de compost ou de fumier avant le semis. C’est dans une terre riche qu’il se développe bien et offre tous ses avantages.
- Il faut le détruire avant ou au début de la montée en graines.
Sarrasin
- Le temps de croissance du sarrasin comme engrais vert est de 30 à 65 jours. Son système racinaire bien ramifié permet une bonne structuration des premiers centimètres de sol.
- Cette plante est un extracteur de phosphore qui assainit le sol. Elle s’avère être la plus efficace pour étouffer les mauvaises herbes.
- Ses fleurs attirent de nombreux insectes utiles.
- Très sensible au froid, le sarrasin doit être semé une fois les risques de gel passés (du début juin à la fin juillet dans un sol à 15-25 °C).
- Les graines germent en 2 à 6 jours et les plants sont retournés dans le sol comme engrais vert après 30 à 65 jours.
Seigle d’automne
- Le seigle possède un système racinaire fibreux imposant qui capte l’azote du sol de façon très efficace.
- Cette variété bisannuelle survit aux rigueurs de l’hiver et utilise l’humidité du sol tôt au printemps pour une croissance rapide.
- Les graines sont semées à la volée sur toute parcelle libre du début septembre à la fin d’octobre et germent en 3 à 6 jours (température du sol entre 1 et 20 °C).
- Les jeunes plants sont enfouis au printemps suivant, deux à trois semaines avant l’établissement des cultures potagères.
- Leur enfouissement est plus laborieux lorsqu’ils sont fauchés à leur pleine maturité.
Tournesol
- Mellifère. À cultiver en mélange avec d’autres engrais verts, par exemple de la Phacélie.
Trèfle blanc
- Ce trèfle de croissance lente se propage par stolons et est champion de la lutte contre l’érosion des sols.
- Des nodules présents sur ses racines transforment l’azote atmosphérique en azote minéral.
- Il tolère les sols pauvres et la sécheresse, mais préfère les sols frais et humides.
- Vivace, il est difficile à exterminer.
Trèfle incarnat
- Très proche parent du trèfle blanc, cette variété est plus haute et s’utilise comme engrais vert à la fin de l’été.
- Espèce annuelle et non vivace comme la plupart des autres trèfles; il est donc plus facile à détruire. Ainsi une fois coupé à ras terre il ne repoussera pas (ou très peu).
- Il fixe l’azote de l’air au niveau de ses racines.
- Son important système racinaire aère et décompacte le sol efficacement en surface.
- Par contre, son développement est assez lent, il est sensible à la sécheresse et pousse mal dans un sol calcaire.
- Le trèfle incarnat se sème généralement après les cultures d’été, en août ou septembre. Il va ainsi être utilisé comme engrais vert d’hiver, et couvrir le sol jusqu’au printemps. Il sera fauché en mars/avril et une culture de printemps pourra suivre.
- Mais il peut également être semé au printemps, de mars à mai pour être fauché en fin d’été.
Sources
https://www.ecoumene.com/2018/08/02/les-engrais-verts
https://www.agro-league.com/blog/quels-amendements-organiques-pour-quelles-proprietes
https://binette-et-cornichon.com/a/lin-engrais-vert/
http://www.itab.asso.fr/downloads/Fiches-techniques_maraichage/ENGRAIS%20VERTS.pdf
http://www.echosduchanvre.com/N-13/echosn13p6_7.pdf
http://www.monjardinenpermaculture.fr/pages/les-engrais-verts
https://www.agrireseau.net/agriculturebiologique/documents/Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Sauriol.pdf
Pour ma part, je n’étais jamais allée aux Mosaïcultures avant cette année, évènement se tenant habituellement à Montréal. Je ne peux donc comparer les éditions précédentes. Je trouve le thème de cette année particulièrement aligné sur mes intérêts : Il était une fois la terre.
L’évènement se veut un hymne à la vie sur notre planète, sa beauté et sa fragilité. C’est la première fois que notre ville accueille cet évènement. Il faut dire que le site du bois de Coulonges est particulièrement bien choisi; je trouve que c’est un lieu intime et grandiose à la fois, avec la vue splendide sur le fleuve. C’est également un lieu facilement accessible, central mais pas trop; et les sentiers sont bien aménagés pour personne à mobilité réduite ou qui se promènent avec de jeunes enfants en poussette.
L’expérience des Mosaïcultures cette année se structure en 5 thématiques, qui se situent à différents endroits du bois de Coulonges. D’abord, la pergola, qui représente la résidence autrefois du lieutenant-gouverneur. Puis, le monde polaire et marin, où l’on retrouve plusieurs animaux bien de chez nous. Une des choses marquantes de ces Mosaïcultures est la capacité de recréer des textures de fourrures ou poils avec des plantes!
On passe ensuite vers la thématique des espèces menacées, avec des animaux de partout dans le monde. Chaque représentation de ces animaux est accompagnée d’une courte vignette expliquant la situation de chacun et cela est très éducatif. Mention spéciale à la mosaïculture des girafes, qui utilise parfaitement l’espace du Bois de Coulonges!
La quatrième partie est une présentation de la nation huronne-wendat de Wendake, inspirée de la traditionnelle maison longue, avec une section consacrée à la culture des « trois sœurs », que nous connaissons bien.
Enfin, la dernière partie, avec pour thématique La ferme, recrée L’homme qui plantait des arbres, du célèbre dessin animé de Frédérick Bach. Quel plaisir de retrouver ces images ayant marqué mon enfance!
Si vous êtes déjà allés précédemment en saison, il peut être intéressant d’y retourner tout de même. En effet, un souci a été mis à rendre l’exposition intéressante tout au long de la saison, avec des arrangements de fleurs avec des floraisons à des moments différents.
Il est également impressionnant de voir le travail constant de tant de personnes qui chouchoutent les 6 millions de plantes présentes!
Bonne visite!
Sources des images
La dernière récolte
Avant de fermer le jardin pour l’hiver, il faut s’assurer d’avoir récolté toutes les herbes, fruits et légumes qu’il a produits. La plupart des fruits et légumes doivent être récoltés avant le premier gel, mais il y a quelques exceptions. Les panais et les navets seront encore plus sucrés après un ou deux gels. Les pommes de terre, les carottes et les choux supportent bien le froid et peuvent être cueillis juste avant la fermeture du jardin, si l’on veut prolonger la récolte.
Un jardin d’hiver à l’intérieur
Pour prolonger le plaisir du jardinage et de la récolte, ou pour profiter d’une récolte hâtive, il est possible d’amener certains plants à l’intérieur pendant l’hiver. En voici quelques-uns qui réussiront, à condition de leur fournir une source de lumière adéquate et certains soins particuliers.
Le laurier-sauce et le persil poussent facilement à l’intérieur. Le laurier est vivace et pourra être ressorti au printemps, puis rentré à nouveau à l’automne, année après année. Le persil est biannuel et fleurira au printemps, ce qui le rendra amer. On doit alors le jeter et semer de nouveaux plants.
La ciboulette, l’estragon français, le thym et l’origan sont vivaces, donc si vous les laisser à l’extérieur pendant l’hiver, ils repousseront à nouveau au printemps. Cependant, il est possible de rentrer les plants à l’intérieur pour pouvoir en profiter l’hiver, si on prend certaines précautions.
La ciboulette et l’estragon français ont besoin d’une période de froid avant de produire à nouveau. Vous devez donc leur faire subir un court « hiver » avant de les amener à l’intérieur.
Empotez-les à la fin d’octobre et laisser les dehors pour les 3-4 premiers gels, avant de les placer à l’intérieur.
Les jeunes pousses ou boutures d’origan, de thym et de sauge peuvent être cultivées à l’intérieur. Cependant, les plants matures supportent mal le passage à l’intérieur.
Le romarin supporte mal la chaleur, mais sera heureux dans une pièce fraîche ne dépassant pas 15°C la nuit.
Les opinions concernant la culture du basilic à l’intérieur varient considérablement d’une personne à l’autre. Je connais plusieurs personnes qui rentrent leur plant de basilic à l’automne, le placent près d’une fenêtre plein sud et en profitent pendant tout l’hiver sans aucun problème, ni soin particulier. D’autres déploient des efforts surhumains pour chouchouter leur plant (lampe fluorescente, arrosage et fertilisation contrôlés, vaporisation, …), mais n’obtiennent que quelques feuilles jaunies en retour.
Personnellement, je rentre quelques plants de piments à l’intérieur depuis plusieurs années. Un de mes plants préféré a fêté ses 6 ans cette année et est encore très vigoureux. Les plants ne produisent pas à l’intérieur pendant l’hiver et, pour être honnête, ils ne sont pas très décoratifs non plus. Ils perdent une bonne partie de leurs feuilles pendant l’hiver et se contentent de survivre jusqu’au printemps suivant. Mais une fois de retour à l’extérieur, je suis récompensée par une production hâtive et généreuse de piments. Le secret pour conserver ses plants d’une année à l’autre est de forcer les plants dans un état de semi-dormance en réduisant l’arrosage et supprimant la fertilisation. Au retour du printemps, lorsque les nouvelles feuilles commenceront à pousser, on peut reprendre un arrosage et une fertilisation normale.
Le grand ménage de l’automne
Après les récoltes, il est temps de faire le grand ménage de notre lot et de le préparer pour l’hiver. Arrachez toutes les annuelles, ainsi que toutes les autres plantes que vous ne prévoyez par conserver l’an prochain et compostez-les. Il est important de retirer les plants avant la dernière corvée de compost, sinon vous devrez laisser vos déchets végétaux dans votre lot jusqu’au printemps.
Certains préfèrent faire le ménage de leur lot au printemps. Les plants sont alors plus secs et plus faciles à arracher. De plus, la présence des racines dans le sol aide à prévenir son érosion. Par contre, la présence de végétaux attire et protège plusieurs animaux et insectes nuisibles. Peu importe vos préférences, si vous ne pensez pas renouveler votre lot, il est souhaitable de faire le ménage à l’automne.
Protection et entretien des vivaces
Les vivaces rustiques peuvent rester au jardin tout l’hiver, mais nécessitent un minimum d’entretien à l’automne.
Plusieurs fines herbes sont généralement taillées au printemps, en supprimant toutes les tiges sèches et les branches mortes. Cependant, comme le jardin ouvre généralement au début du mois de mai, il est préférable de tailler nos plants à l’automne afin d’éviter que le plant ne dépense inutilement son énergie sur les tiges excédentaires. N’oubliez pas de désinfecter vos ciseaux et sécateurs entre chaque plant afin d’éviter la propagation de maladie.
Si votre plant de thym est trop gros, taillez-le après la floraison pour lui redonner une taille et une forme acceptable. Profitez-en également pour supprimer les branches mortes ou celles qui ont peu de feuilles.
Taillez la lavande en forme de boule après la floraison (environ à la mi-septembre). Enlevez toute la tige fleurie jusqu’au feuillage, soit environ le tiers du plant.
L’estragon français doit être protégé avec un paillis (BRF, paille, …). Celui-ci doit être retiré au printemps afin de laisser la terre sécher.
La plupart des autres vivaces rustiques (rhubarbe, livèche, origan, ciboulette, …) peuvent être taillées ou non à l’automne. Si elles sont taillées, il faut les protéger avec un paillis. Sinon, il faudra retirer rapidement les tiges et feuilles mortes au printemps afin de permettre aux plants de profiter du soleil.
Amendements
L’automne est le moment idéal pour faire une analyse de sol et corriger le pH. Les amendements auront le temps de produire l’effet désiré et le jardin sera prêt pour les semis dès le début du printemps.
Par contre, il n’est généralement pas recommandé de fertiliser le sol à l’automne (sauf pour l’ail et certaines vivaces). Le compost risque d’être lessivé par la neige et l’eau, sauf dans les sols argileux.
Prévention des insectes
Partout où les insectes ont fait des ravages, retournez la terre à la fourche et éliminez les plantes, les feuilles mortes, les mauvaises herbes, ainsi que le paillis. Sans protection, les œufs d’insectes nuisibles ont moins de chance de survivre à l’hiver.
Semis et plantation d’automne
Plusieurs légumes, fines herbes et fleurs peuvent être plantés ou semés à l’automne. Les gousses d’ail et les bulbes de tulipes et jonquilles doivent être plantés avant les premiers gels. Trop tard, les bulbes n’auront pas le temps de développer leurs racines et mettront plus de temps à poindre au printemps.
Le persil, les pois, le tournesol vivace, le cerfeuil, les épinards et le kale peuvent être semés à l’automne, pour une récolte plus hâtive au printemps. Il faut cependant semer un peu plus que prévu, car plusieurs graines ne survivront pas à l’hiver.
Le panais peut passer l’hiver en terre pour être récolté au printemps. Les gels augmenteront sa saveur sucrée.